RODOLPHE SALIS CONTEUR ET HUMORISTE
Nous connaissons bien Rodolphe Salis (1851-1897), le fameux gentilhomme cabaretier, gérant du cabaret LE CHAT NOIR. Ce personnage aux nombreuses facettes, quoique fils d'un distillateur de la ville, se prétendait noble. Il assurait que, depuis le XIIe siècle, ses aïeux portaient écu d'or à l'arbre de sinople et paré en gueules, avec la couronne comtale, sous la devise "Pro Deo, Patria, Libertate, Honore ac Amicis", et il s'honorait d'un ancêtre capitaine aux Suisses et montreur forain de marionnettes. Tout était possible avec ce curieux personnage, même qu'une part de vérité fût contenue dans ses extravagantes assertions. Ses discours et ses canulars firent de lui une personnalité incontournable, une grand maître de cérémonies qu'on surnommait "L'Ane rouge" ou "Poil maudit".
Sous
son nom, de multiples contes humoristiques inspirés des fabliaux du moyen-âge
parurent dans le journal du Chat Noir. Certains de ces textes furent
publiés sous le titre Les Contes du Chat Noir. La préface du volume
était signée George Auriol et les dessins en couleur étaient de Joseph Hémard.
Les collaborations de Rodolphe Salis à son propre journal étaient fréquentes et
mettent en évidence la rémanence des genres du passé dans le journal du Chat
Noir (contes populaires et fabliaux érotiques du moyen âge ou de la
renaissance). Pour parvenir à l'écriture de ces contes gaulois et rabelaisiens, il fallut à Rodolphe Salis le soutien littéraire d'autres collaborateurs comme George Auriol. Le rythme des phrases, la sonorité et la créativité du langage du XVIe siècle permettaient toutes les transgressions et fut consacré par le public. Le célèbre critique dramatique de l'époque Francisque Sarcey ira jusqu'à remercier Rodolphe Salis d'avoir "restauré les lettres et abreuvé la gaieté française".
Les
collaborations de Rodolphe Salis dans le journal du Chat Noir
1882
Le Chat de la tante Agathe,
n°1
Pas de Pyrénées, n°2
Le Chat de Mme Virginie, n°5
Le Salon de Salis, n°8
Silhouette de Nuit, n°10
Noël, n
1
1884
Comment Messire de Beaupoil
devint fol, n°114
Naïf conte d’amour, n°117,
n°119
Messire Satanas dans le
drageoir aux cholliques, n°138
Croix ou Pille, n°137
Où il est joyeusement
démonstré que les chaussetiers sont peu clairvoyants, n°140
D’un moyne qui défrichoit
les pucelaiges pour complaire à la Saincte Escripture…, n°141
Comment fust plaisamment
guerdonné le maulvais sire de Plumartin, n°142
D’une dame qui avait nom
Beatrix, n°145
De ce qu’il ne faut point
céler aux dames, n°146
La plaisancte adventure de
Sainct-Nicolas, n°147
Histoire d’un vieil
chiquanous, n°149
Comment naquit le premier
pion, n°152
1885
L’Hôtellière du Léopard,
n°159
Comment Martinets et
Ramoneurs font séraphiques angelots, n°160
Contes à Sara, n°161
Comment un vieil medecin
fust faict cocu par un galant, n°163
La Pucelle de Sainte
Catherine, n°162, 167
Comment fust colorée la
première rose, n°169
Bulletin Politique du Chat
Noir, Rodolphe Salis
Où il est mirificquement
prouvé, n°174, 175, 176, 177
Du danger de montrer
l’anguille aux dames, n°177, 178, 179
Histoire d’une anguille qui
n’était poinct de Melun, n°180
La plaisancte farce, n°182,
183
La jolie farce de Messire
Satanas, n°189
Où il est devisé au sujet du
plus heureux des trois, n°190,191
Où il est parlé du seul vrai
miracle, n°193, 194, 196, 197
Où il est parlé du danger de
blasphémer, n°198, 199
La piteuse façon dont un
curé rompit la lance qu’il portait, n°201, 202
1886
Le Baudrier de Magdelaine,
n°208
Pierre de la Brelandière,
n°210, 211, 212, 213
Le Joli tour qu’inventa une
chaudronnière pour trupher un vieil gabelleur et entretenir ses amours avec un
gentil damoiseau, n°220, 221, 222, 223
L’Etonnante histoire d’un
gentil clerc poictevin qui fut l’oncle de sa mie sans le savoir, n°227, 228,
229, 230
Histoire d’un gentil prêtre
poictevin qui prit le cœur d’une barbière malgré le capitaine qui estoit
dedans, n°233, 234, 235
Comment fut parachevée
l’eglise saint Pierre de Poitiers, n°237, 238, 239
La dévotion de Jacques de la
Pillardière, n°245, 246, 247, 248, 249
1887
Où il est mirificquement
démontré que les vieux singes n’apprennent poinct aux jeunes mercières la fasson
de coudre les trupheries avec du fil blanc, n°269, 270, 271, 272, 273
Les Deux moustiers, n°284,
285, 286, 288
Le Seigneur d’Autran et la
frippière, n°289, 290, 291, 292, 293
La plaisante histoire d’un
prestre amoureux qui fut tellement escorniflé par un capitaine, n°305, 306,
307, 308, 309, 310
1888
Cil qui veut la fin, n°319,
320, 321, 322
Où il est mirificquement
démontré que les bourgeois doivent toujours laisser leurs dames et leurs champs
à la garde d’un bon jardinier toutes fois qu’ils sont en voyage, n°331, 332,
333, 334, 335
La Bouchère, le moine,
l’apprenti, n°360, 361, 362
1889
De la plaisancte façon bien
subtile dont un joyeux prestre poictevin…, n°389, 390, 391, 392, 393, 394, 395,
396
Histoire d’une très noble
demoiselle qui avoit un signe emprès le genou, n°397, 398, 399, 400, 401
Le joyeux plaisanct et
gaillard tour…, n°406, 407, 408, 409, 410
Les yeux d’or, n°414